L'Express d'Ottawa

Communiqué du 9 décembre 2011


L'Express Ottawa

Au nom de la liberté d’expression

Publié le 7 Décembre 2011

Benjamin Vachet
L’écrivaine Lysette Brochu participait à la manifestation « Livres comme l’Air », organisée par le Centre québécois du P.E.N international, Amnisty International et l’Union des écrivains et des écrivaines québécois (UNEQ).
Sujets :
Front populaire de libération de la Palestine, Hamas, Amnesty
International, Montréal, Sudbury.

Depuis douze ans, cette initiative jumèle dix écrivains québécois et dix écrivains étrangers qui, à travers le monde, se retrouvent emprisonnés.
Au Salon du livre de Montréal, les écrivains choisis pour cette année 2012 ont témoigné de leur solidarité et fait voter une pétition pour demander leur libération.
Parmi eux, l’auteure originaire de Sudbury,
Lysette Brochu, avait répondu à l’appel.
« Quand j’ai été approché par l’UNEQ en juillet dernier, je n’ai pas hésité une seconde ! », confie-t-elle.
Mme Brochu était jumelée avec un écrivain cisjordanien, Ahmad Qatamesh, emprisonné pendant six ans en 1992, et de nouveau arrêté en avril dernier.
Placé en détention administrative sans inculpation ni jugement, sur la base de preuves secrètes des autorités israéliennes, explique Amnisty International, il serait accusé d’être un militant du Hamas. Dans les années 90, on lui reprochait son appartenance au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).
Amnesty International suggère que ce serait plutôt la parution de son livre
I shall not wear your tarboosh (« Je ne porterai pas votre tarbouche »Winking, racontant sa première expérience et accusant les Israéliens de torture, qui lui aurait valu ce nouvel emprisonnement comme prisonnier d’opinion.
Son histoire a profondément touché Mme Brochu qui a donc voulu témoigner sa solidarité à M. Qatamesh et à sa famille.
« J’ai été touchée par son histoire. La première fois qu’il a été arrêté, sa fille avait seulement 2 ans. C’est un homme lettré, un universitaire qui a toujours exprimé ses opinions de manière pacifique. C’est du gaspillage ! Je n’ai jamais écrit de livres sur la liberté d’expression, mais je crois que tout le monde doit pouvoir s’exprimer librement, quelle que soit son opinion. C’est sacré et universel ! ».
Comme les autres écrivains participant, elle a envoyé un de ses ouvrages à son jumeau,
Saisons d’or et d’argile, accompagné d’une lettre.
« J’ai écrit en français et en anglais en espérant qu’il pourra comprendre, si le livre se rend jusqu’à lui. J’ai choisi cet ouvrage car ce sont des histoires de famille et je crois qu’actuellement, c’est avec sa famille qu’il devrait être. J’espère que ça lui apportera un peu de baume au cœur ».
Un livre offert à la barbarie, donc, comme l’a déclaré l'écrivain René-Daniel Dubois, qui animait la cérémonie de lecture des dédicaces de Livres comme l'Air au Salon du livre de Montréal.